Festival des solidarités internationales (Festisol) 2024

Nov 14, 2024

Lancé il y a plus de 20 ans, le Festival des solidarités internationales (Festisol) est porté par le Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID). Chaque année, des associations, collectivités et leurs syndicats mixtes, établissements scolaires, structures socioculturelles, groupes de citoyen·nes, organisent plus de 4 000 animations pour donner envie d’agir pour un monde juste.  

Cette exposition photos vous est proposée par Sénéo, établissement public qui gère le service public de l’eau potable pour le compte de Colombes et neuf autres communes des Hauts de Seine. Depuis 2016, Sénéo apporte son soutien financier pour la réalisation de projets de solidarité internationale. 

LA CRISE DE L’EAU : UNE CRISE GLOBALE 

Près de la moitié de la population mondiale, soit environ 4 milliards de personnes, subit aujourd’hui un stress hydrique élevé et les pénuries en eau risquent de s’aggraver dans le futur. Cette situation extrême est particulièrement prégnante sur le continent africain et en Asie du Sud-Est. 

Les populations rurales figurent parmi les plus vulnérables : 80% des personnes vivant en milieu rural sont en effet privées de services fiables d’approvisionnement en eau potable. 

Plus généralement, espaces ruraux et urbains confondus, 297 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques causées par l’insalubrité de l’eau et des pratiques sanitaires et hygiéniques inadéquates. 

L’agriculture représente près de 70% des prélèvements d’eau et 80% des eaux usées dans le monde sont rejetées dans l’environnement sans traitement. 

SENEO, UN SYNDICAT ENGAGÉ  

Face à cette urgence internationale, Sénéo, établissement public qui gère le service public de l’eau potable pour le compte de Colombes et neuf autres communes, apporte depuis 2016 son soutien financier pour la réalisation de projets de solidarité internationale. Cette volonté s’inscrit dans le cadre de la loi Oudin-Santini de 2005 qui autorise les services publics de l’eau à mobiliser jusqu’à 1% de leur budget « eau » pour financer des actions à l’international visant à favoriser l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. 

En 1933, Colombes s’est regroupée avec d’autres communes au sein du Syndicat des Communes de la Presqu’île de Gennevilliers, aujourd’hui devenu Sénéo, pour le service public de l’eau. 
A partir de 2020, la loi NOTRe sur l’organisation territoriale de la République a rendu obligatoire le transfert de la compétence « eau et assainissement » des communes aux EPCI à fiscalité propre. C’est ainsi que la ville de Colombes a transféré sa compétence en matière d’eau potable à l’EPT Boucle Nord de Seine qui siège désormais au nom et pour le compte de Colombes au sein de Sénéo. 


En tant que 2ème syndicat producteur et distributeur d’eau potable en France, le territoire de Sénéo s’étend autant sur Colombes que sur les communes de Bois-Colombes, Asnières-sur-Seine, Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Suresnes, Rueil-Malmaison, Nanterre, La Garenne-Colombes et Courbevoie. Sénéo dessert 620 000 habitants. 

Projet : Dans les Niayes au Sénégal, SENEO soutient un projet de Gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle locale (GIREL) déployé par le Gret, en partenariat avec l’AESN et l’AFD.   

Gret : qui sommes-nous ? 

Fondé en 1976, le Gret est une organisation de solidarité internationale dont la mission est d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables et de promouvoir la justice sociale, tout en préservant l’environnement.
Le Gret agit dans plus d’une vingtaine de pays, en Afrique, en Asie et en Amérique latine à travers plusieurs thématiques d’intervention, dont la gestion des ressources naturelles dans laquelle s’inscrit le projet de Gestion intégrée des ressources en eau à l’échelle locale (GIREL) au Sénégal. 

 AESN

l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN), établissement public français, est chargée de mettre en œuvre la politique de l’eau à l’échelle du bassin Seine-Normandie pour gérer durablement les ressources en eau, préserver les écosystèmes aquatiques et sécuriser les usages économiques. L’AESN apporte également un appui technique et financier dans le cadre d’actions de solidarité en Afrique de l’Ouest (assistance technique à l’échelle du bassin versant, appui financier à des actions concrètes en matière de gouvernance de l’eau aux échelles locales, etc.).  

 AFD 

l’Agence française de développement (AFD) a pour mission de mettre en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. L’AFD finance et accompagne des projets dans les pays en développement et en Outre-mer qui visent l’amélioration des conditions de vie des populations tout en conciliant la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité.

Lancé en 2017, le projet GIREL a pour ambition de mettre en place un dispositif de gouvernance dans une démarche de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans la zone des Niayes, au Sénégal.  Il associe, d’une part, des Plateformes locales de l’eau – arènes de gouvernance communale regroupant les acteur∙rice∙s des territoires (usager∙e∙s, technicien∙ne∙s, autorités) – et, d’autre part, les services de l’Etat en charge de la gouvernance des ressources en eau au niveau national. Cette expérimentation a pour objectif d’inverser la dynamique de surexploitation et de pollution des systèmes aquifères des Niayes et d’assurer un partage équitable des ressources en eau entre les différents usages et usager∙e∙s. 

Pour plus d’informations sur l’approche mise en œuvre dans le cadre du projet GIREL :
https://www.youtube.com/watch?v=RhPH5oMBGo0 

La Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) : 

Apparu dans le domaine du droit international lors de la conférence internationale sur l’eau et l’environnement de Dublin en 1992, le concept de GIRE s’inscrit dans une dynamique de développement durable et invite à une vision plus holistique de la gestion de l’eau. La GIRE est définie par le Partenariat mondial de l’eau comme «un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnés de l’eau, des terres et des ressources connexes, en vue de maximiser, de manière équitable, le bien-être économique et social en résultant, sans pour autant compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux».

Ce concept est devenu le cadre de référence à l’échelle internationale en matière de gestion de l’eau. De nombreux pays – dont le Sénégal – se sont ainsi lancés dans une politique de GIRE en promouvant la mise en place d’instruments économiques (principe du « pollueur-payeur » par exemple), participatifs (structuration de cadres de concertation à différents niveaux de gestion) et de planification (élaboration de plans d’actions pour gérer l’eau).

Ciné-débats pour informer les populations locales 

Commune de Kab Gaye (Sénégal), Juin 2024

Afin de favoriser l’émergence d’une gouvernance partagée des ressources en eau, le Gret déploie dans les espaces publics des communes concernées par le projet diverses activités (ciné-débat, caravane itinérante, théâtre-forum, etc.) pour engager des échanges avec les participant∙e∙s autour des enjeux liés à la gestion de l’eau dans les Niayes. Ces actions sont essentielles pour diffuser les informations sur les ressources en eau et leurs usages, afin de permettre à un maximum d’acteur∙rice∙s de s’impliquer au sein des Plateformes locales de l’eau.  

Sur l’image, on peut observer l’organisation d’un ciné-débat, dispositif qui consiste à projeter de courtes vidéos, principalement en wolof, abordant des thématiques variées liées aux défis rencontrés dans les Niayes (surexploitation des nappes, dégradation de la qualité de l’eau, etc.). Ces projections, réalisées dans les espaces publics des chefs-lieux et des villages, sont suivies de sessions d’échanges et de débats. Ces moments d’interaction facilitent le développement d’une réflexion commune entre les participant∙e∙s sur l’intérêt de gérer durablement et équitablement l’eau des Niayes

Le déploiement de campagnes de reboisement pour lutter
contre
la dégradation des ressources en eau et des sols dans les Niayes
 

Commune de Mont-Rolland (Sénégal), Août 2024

Chaque Plateforme locale de l’eau a conçu un plan local de gestion intégrée des ressources en eau, définissant une série d’actions de différentes natures à mettre en œuvre localement pour préserver les ressources en eau des Niayes. Parmi ces actions figurent notamment des campagnes de reboisement dans le but de limiter le ruissellement, favoriser l’infiltration des eaux de pluie, restaurer les sols et les écosystèmes, ainsi que séquestrer du carbone. 

Sur cette image, une personne membre de la Plateforme locale de l’eau de Mont-Rolland est représentée au cours de la saison des pluies en train de planter un arbre sur un site caractérisé par une dégradation avancée du sol en raison de l’érosion. Cette campagne de reboisement s’est notamment traduite par la plantation de 500 espèces adaptées aux réalités du terrain comme le Casuarina equisetifolia ou encore le Faidherbia albida.  

Co-construction d’une réglementation locale sur l’eau à
travers l’utilisation d’un jeu sérieux

Périmètre maraîcher dans la commune de Diender (Sénégal), Mai 2024

La mise en place de règles de gestion par les acteurrices locauxles est essentielle pour tendre vers une gouvernance partagée des ressources en eau. A cet effet, le Gret mobilise le jeu sérieux « F’eau djëm » – en collaboration avec le Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) – pour aider les usageres à appréhender collectivement la rareté de l’eau et à explorer des propositions de réglementation pour gérer équitablement et durablement les ressources en eau des Niayes. L’objectif est d’expérimenter l’application des propositions issues du jeu dans des espaces caractérisés par des problèmes de gestion l’eau (à l’échelle d’un forage agricole collectif par exemple), et de les rendre opposables auprès des autorités compétentes. 

Les règles du jeu « F’eau djëm » :

Les joueur∙se∙s ont à leur disposition un nombre de parcelles agricoles initiales sur lesquelles ils/elles peuvent décider
de creuser des puits et d’investir dans des systèmes d’irrigation – seau, lance ou goutte-à-goutte – pour irriguer leurs parcelles. Ces parcelles peuvent accueillir deux cultures par tour (symbolisant la saison sèche froide et la saison sèche chaude). Chaque joueur∙se est donc amené(e) à puiser dans la nappe, représentée par une bouteille d’eau graduée au centre de la table, pour mener à bien sa campagne. Les quantités d’eau puisées dépendent du type de culture et du système d’irrigation choisis. Plus ou moins rapidement en fonction des usages des joueur∙se∙s, l’eau vient à manquer.
Ces situations de manque amènent les joueurs à devoir se concerter pour rationaliser les usages de l’eau. 
  

Projet : Tog’Eau mené par l’association Kynarou, en partenariat avec Sénéo et le lycée Paul Painlevé de Courbevoie en vue de la construction d’un ouvrage d’accès à l’eau potable dans le village de Yokélé au Togo. 

 Kynarou : qui sommes-nous ? 

Kynarou est une ONG fondée en 2004, avec comme mission l’amélioration des conditions de vie des plus défavorisés en Inde du sud et en Afrique principalement. Ainsi, Kynarou met en œuvre notamment des projets d’accès durables à l’eau potable, à l’assainissement, et à la gestion des déchets en favorisant le soutien économique et global des femmes. Depuis 2004, plus de 200 000 personnes ont pu bénéficier de ses actions en Inde, au Burkina Faso, au Bénin et au Togo, ce dernier pays étant le pays d’intervention du projet exposé aujourd’hui.

Enfants près du forage équipé d’un système photovoltaïque

Village de Yokélé (Togo), Juillet 2024

Accès à l’eau potable grâce à un robinet installé par le projet 

Village de Yokélé (Togo), Juillet 2024

Une femme va chercher de l’eau au forage, nouvellement installé

Village de Yokélé (Togo), Juillet 2024

L’accès à l’eau à Yokélé au Togo, un défi quotidien 

Situé dans la région des Plateaux, au Togo, le village de Yokélé est un lieu de vie empreint de traditions, où la communauté locale dépend fortement de l’agriculture pour subvenir à ses besoins. En dépit de la richesse culturelle et de la solidarité qui règnent dans le village, Yokélé fait face à un défi de taille : l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. 

Contexte local 

Yokélé est un village isolé, caractérisé par une végétation dense et un relief accidenté. Les infrastructures y sont limitées, avec peu de routes praticables et des services publics quasi inexistants. La population, majoritairement composée de paysans, vit dans des conditions précaires, avec des revenus modestes provenant de l’agriculture de subsistance. L’éducation et les soins de santé sont souvent de difficile accès, s’ajoutant aux défis quotidiens des habitants. 

L’accès à l’eau avant le projet 

Avant la réalisation du projet mené par les ONG CEHA et KYNAROU, en partenariat avec Sénéo et le lycée Paul Painlevé de Courbevoie, l’accès à l’eau potable à Yokélé était une lutte quotidienne. Les habitants devaient parcourir plusieurs kilomètres à pied pour atteindre les sources d’eau, souvent non protégées et contaminées. Ces points d’eau étaient partagés avec les animaux, ce qui augmentait les risques de maladies hydriques telles que la diarrhée, le choléra et d’autres infections graves. 

Les femmes et les enfants, principaux collecteurs d’eau, passaient de longues heures à chercher ce bien précieux, au détriment de l’éducation des enfants et de la santé des femmes. La pénurie d’eau potable impactait non seulement la santé des habitants, mais aussi leur capacité à cultiver des terres, aggravant la pauvreté et l’insécurité alimentaire. 

Les habitants n’ont aucune toilette, pratiquant ce qu’on appelle la défécation à l’air libre. 

Un projet porteur d’espoir 

C’est dans ce contexte que la construction d’un forage équipé d’un système photovoltaïque a pu voir le jour, grâce au soutien financier de Sénéo, apportant non seulement de l’eau potable, mais aussi de l’espoir pour un avenir meilleur. Yokélé bénéficie désormais d’un accès fiable à l’eau, transformant la vie de ses habitants. Les photos que vous allez découvrir racontent cette histoire : celle d’une communauté résiliente qui, malgré les défis, a su s’unir pour construire un futur plus prometteur.

Projet : Au Togo, dans les communes de Yoto 1 et 3, Sénéo soutient un projet de Gestion intégrée des ressources en eau sur le bassin transfrontalier du fleuve Mono déployé par Experts Solidaires, en partenariat avec l’AESN et le Syndicat Mixte de Garrigues Campagne.  

Experts-Solidaires : qui sommes-nous ? 

Experts-Solidaires est une association d’experts engagés dans la solidarité internationale. Elle vise à apporter son expertise à des collectivités et associations locales n’ayant pas les moyens de faire appel à des spécialistes. L’association intervient dans divers domaines tels que l’eau, l’assainissement, l’énergie et la sécurité alimentaire, en mobilisant plus de 90 experts pour soutenir des projets de développement durable dans plusieurs pays du monde. 

Site internet : https://experts-solidaires.org/

Poste d’Eau Autonome à énergie solaire

Village d’Amédjrovi-Kondji – Préfecture Yoto 1 (Togo), Février 2024

Amédjrovikondji est un village enclavé, situé dans la préfecture de Yoto 1 dans la région Maritime du Togo. L’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement reste faible dans les zones rurales de cette région : seulement 50% de desserte en eau en 2020. 

Cette ancienne Pompe à Motricité Humaine a été réhabilitée en Poste d’eau Autonome à énergie solaire dans le cadre du projet « GIRE Mono : Gestion Intégrée de la Ressource en Eau sur le bassin du Fleuve Mono, Communes de Yoto 1 & 3 ». 

Le projet GIRE Mono, débuté en 2022, a permis le renforcement de la gouvernance locale, la protection de la ressource en eau, la promotion de techniques agroécologiques et l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les communes du Yoto.  

Par ailleurs, le projet vise à favoriser une dynamique territoriale de développement local. Experts-Solidaires et son partenaire local PADIE travaillent à impliquer les acteurs locaux dans la Gestion Intégrée des Ressources en Eau. 

Point d’approvisionnement en eau de la population

Le fleuve Mono, village de Djrékpon (Préfecture Yoto 3, Togo) Février 2024

Djrékpon se trouve dans la commune de Yoto 3, Préfecture Yoto, située dans la région Maritime du Togo. Le village est principalement agricole, avec des activités économiques centrées sur l’agriculture et la vente de produits locaux. A l’instar de nombreuses localités rurales au Togo, Djrékpon est confronté à un défi majeur : l’accès à l’eau potable.  

Les femmes du village étaient auparavant obligées de puiser l’eau directement dans le fleuve Mono, à l’endroit même où accostent les pirogues commerciales, s’exposant ainsi à une source d’eau impropre à la consommation. Cette situation précaire mettait gravement en danger leur santé, soulignant l’urgence d’une solution d’approvisionnement en eau potable plus sûre et plus hygiénique. 

Face à cette situation préoccupante, des actions d’amélioration de l’accès à l’eau potable ont été mises en œuvre dans le cadre du projet « GIRE Mono : Gestion Intégrée de la Ressource en Eau sur le bassin du Fleuve Mono, Communes de Yoto 1 & 3 ». L’initiative a abouti à la construction d’un forage équipé d’un Poste d’Eau Autonome (PEA) à énergie solaire, une infrastructure moderne visant à fournir une eau de qualité à la population. 

Poste d’Eau Autonome à énergie solaire

Village de Toudjikondji (Préfecture Yoto 3, Togo) Février 2024

Toudjikondji est un village situé dans la commune de Yoto 3, Préfecture de Yoto, située dans la région Maritime du Togo.
Cette localité a récemment bénéficié d’une amélioration significative de son infrastructure d’approvisionnement en eau grâce à la construction d’un Poste d’Eau Autonome (PEA) alimenté par énergie solaire dans le village dans le cadre du projet
« GIRE Mono : Gestion Intégrée de la Ressource en Eau sur le bassin du Fleuve Mono, Communes de Yoto 1 & 3 ».
Cette installation moderne vise à résoudre les problèmes chroniques d’accès à l’eau potable auxquels la communauté était confrontée jusque-là, contrainte d’utiliser un puits communautaire de mauvaise qualité.
 

Pour tester la fonctionnalité du système avant la réception, la population de Toudjikondji a été invitée à collecter de l’eau pendant 1 heure.